Ce qui compte ce n’est pas d’être une femme ou un homme, mais d’être compétente.
Hélène Costa, ancienne entraîneure de l’équipe de foot de ligue 2 masculine de Clermont.
Vous vous êtes déjà pris un plafond de verre sur la tête ?
Mais si vous savez, un plafond en verre, quadruple vitrage, même les balles ne passent pas au travers !
L’expression du « plafond de verre » est apparue dans les années 70 pour illustrer et théoriser ce moment où un individu (souvent une femme mais pas que), au cours de sa carrière est dans l’incapacité à atteindre l’échelon hiérarchique supérieur du fait d’un « réseau de pouvoir tacite, implicite, voire occulte » (merci Wikipédia).
En d’autres termes ce ne seraient ni les compétences, ni les talents qui entreraient en jeu dans cet arrêt brutal de l’évolution professionnelle d’une personne.
Pour résumer c’est ce moment où au cours de votre carrière, lancé(e)s à pleine vitesse, vous vous crashez dedans sans même l’avoir vu venir.
Chez les femmes, en général, c’est encore (et toujours) l’arrivée du premier enfant qui signe cet arrêt de mort. Car, passé l’euphorie personnelle de ce changement de vie, de retour au turbain on prend rapidement conscience du changement de décor.
Plus jeune, on l’avait perçu, observé du coin de l’œil pour ses collègues plus avancées dans ce domaine. Mais on s’était naïvement convaincue que pour nous ce serait différent. Qu’on était différente et que tout irait bien. Que les mentalités avaient changé que seuls nos talents comptaient. Et puis la hiérarchie elle-même nous l’avait confirmé, après tout des enfants c’est normal d’en avoir dans la vie d’une femme.
Non ?
Enfin quand même, des indices lâchés de ci de là auraient pu nous mettre la puce à l’oreille, surtout quand à l’embauche on nous avait précisé en « plaisantant » d’attendre deux ans pour y penser… BIG LOL + rires enregistrés.
Et puis mince si ton boss est une boss, avec elle aussi des enfants, elle aussi une évolution semée de pièges où aucun cadeau ne lui aura été fait par sa hiérarchie, tu penses benoîtement qu’une fois en haut de l’échelle, elle t’aidera à monter à son tour.
1ère erreur ! Les femmes managers peuvent se montrer plus cruelles que leurs collègues masculins et préférer parfois scier les barreaux de l’échelle permettant ton évolution professionnelle.
Un peu comme si elles te faisaient comprendre que vu qu’elles en ont bavées pour arriver là, il n’y a pas de raison pour que pour toi cela soit facile. Et puis quoi encore ?!
Mais passons ceci est un autre sujet…
Donc il y a un moment où BAM ! Le plafond de verre tu le percutes, tu rebondis dessus et pour finir, tu es propulsée loin en arrière. De l’autre côté, désormais inaccessible, la promotion tant désirée te tire la langue.
L’onde de choc ne va pas tarder à se faire sentir : mise au placard pour les moins chanceuses, réduction du périmètre des missions pour les autres, remarques sexistes, mysogynes, déplacées, burn out, la totale quoi !
Et maintenant, que vais-je fai-re ? ♫
Pour certaines femmes qui ont réussi envers et contre tout, il n’est qu’un mythe et les défis, écueils, barrages qu’elles ont rencontrés ne sont ni plus ni moins que des accidents de parcours normaux et inhérents à toutes évolutions professionnelles qu’on soit un homme ou une femme.
Cela se défend ok, mais il y a quand même des nuances à apporter, car n’en déplaise à ces gentes dames, la réalité s’est très souvent chargée de me prouver le contraire.
D’un côté, même si je suis parfois écœurée des inégalités hommes/femmes persistantes dans notre société, je ne me considère pas comme une féministe revancharde ; et je préfère amplement me mobiliser pour une mixité naturelle en entreprise ainsi que pour une reconnaissance des personnes selon leurs talents plutôt que leurs gènes.
D’un autre côté, force est de constater par les exemples vus ou vécus que dans certains types d’entreprises, ce plafond de verre persiste malgré tout. Il vise les femmes et les jeunes (donc inutile de préciser que si tu es une jeune femmes tu es mal barrée).
En revanche, il est vrai que l’on a parfois tendance dans ce combat contre les inégalités des sexes, à poser les femmes en victimes, et je crois sincèrement que cela ne les aident pas plus que les brimades connues et reconnues qu’elles subissent.
Cette expérience du plafond de verre je l’ai expérimentée, et pendant quelques temps je me suis vue en victime, j’ai attendu, je me suis cherchée des excuses, des boucs émissaires, je me suis rebellée contre l’ordre établie et enfin, je me suis réveillée pour changer moi-même ma destinée.
Alors, pour moi le plafond de verre en entreprise, il existe encore, mais à nous de l’anticiper, de le contourner ou de finir par passer au travers en revendiquant et en affirmant bien fort nos talents, nos compétences, notre personnalité, notre identité sans se nier, ni se victimiser, et encore moins se masculiniser. Nous devons faire de notre « féminité » une force et non une faiblesse.
Devenons enfin les héroïnes de nos propres destins.