Vous en avait très certainement entendu parler ces temps-ci, le monde de la mode est régulièrement secoué par le séisme du bad buzz et les consommateurs que nous sommes, en sont profondément choqués.
(Attention, post sponsorisé une fois n’est pas coutume par gif animé !)
Zara avec son sac svastika/croix gammée et son tee-shirt de chérif étoilée, Urban Outfitter et son délicieux sweat tâché de sang en hommage (?) à la tuerie de l’université de Kent State. Ou encore le spot publicitaire de très mauvais goût de Desigual pour la fête des mères (le mannequin perce un préservatif avant d’aller à un rendez-vous galant, le tout accompagné d’un slogan « La vie est cool. C’est toi qui décides! » (gloups, silence gêné)). Et tant d’autres à découvrir sur Topito dans ce top 8 des fringues qui ont fait scandale, quand les marques font des grosses bourdes.
Je ne reviendrai donc pas dans ces quelques lignes sur les bad buzz en eux-mêmes, ni sur la propagation qui en résulte via des milliers de twittos en colère qui à chaque cas s’insurgent et s’enflamment sur les réseaux.
Je ne vous montrerai pas non plus à coup de captures écrans leurs commentaires, insultes et traits d’esprits en tout genre directement adressés aux marques fautives.
Pas plus que je vous relaterai les excuses mi sincères, mi prise de pieds dans le tapis de ces mêmes marques.
Non.
Je me pose simplement la question de l’efficacité des process de décisions au sein de ces grosses entreprises. Car, admettons qu’elles soient sincères dans leur « mea culpa maxima on ne l’a pas fait exprès », on en conviendra quand même que leurs systèmes d’alertes interne anti-conneries n’ont pas l’air de bien fonctionner.
Non mais franchement, comment par exemple, une marque européenne dont la culture ne peut être que marquée par les atrocités de la seconde guerre mondiale, peut passer à côté d’un fail aussi énorme et se dire qu’en collant sur un haut rayé une étoile jaune soi disant de shérif ça va passer…, à l’aise !?
C’est vrai, les shérifs américains portent tous la marinière… Merci Jean-Paul.
Ils en ont quand même des têtes pensantes : stylisme, confection, marketing, direction… et aucune n’a remarqué le possible amalgame ??
Encore pour la svastika et le sac à main on pouvait peut-être entendre l’argument expliquant que cette croix est un motif très ancien, que l’on retrouve dans de très nombreuses cultures, brodées sur des textiles… mais quand même, on prend vraiment le risque de se faire dynamiter par la communauté ?
Et oh ? Y’a t-il un pilote dans l’avion ?
(ok celle-là elle est gratuite ;-))
Et l’avocat du diable de rétorquer : Oui mais ces entreprises sont constituées de jeunes générations qui n’ont pas vécues cette période, ils ne peuvent pas vraiment comprendre, toussa toussa… Ah bon parce qu’en plus l’histoire n’est plus enseignée de nos jours ? Scoop.
Et que dire alors de Nike qui propose à la vente un sweat « Boston Massacre » imprimé « tâche de sang » en hommage (il a bon dos celui-là) à un événement dramatique très récent ? No comment.
Il n’y a donc personne qui réfléchit chez eux ? Et qui se dit « hum là… je suis pas sûr…je ne le sens pas ». À plus forte raison quand on connaît l’énorme caisse de résonance offerte par le web et les réseaux sociaux. On ne doit plus réfléchir qu’à deux fois, mais plutôt à 4 voir à 5 fois.
À moins que ces même personnes se disent que le consommateur est un peu bêta, qu’il n’y verra que du feu…raté quand même !
Mais en attendant, comme dirait Léon, en bien ou en mal, peu importe, on en parle de leur marque et c’est l’essentiel.
Car restons lucide, il est peu probable que les ventes de ces mastodontes de l’habillement en subissent les conséquences. Dommage ?!