Soyons honnête, le yoga n’a pas du tout été une évidence pour moi.
Au départ pour moi, le yoga, c’était un truc de hippies, où l’on embrasse la terre et le soleil tout en communiant avec son périnée… Et puis chemin faisant, comme ma devise est que s’il n’y a rien de mal à ne pas savoir, ce n’est pas pour autant qu’il faut persister dans son ignorance ; j’ai malgré tout décidé un beau jour de tester cette discipline.
Ma première vraie rencontre avec le yoga date donc de 2005, à l’époque où même si c’était connu ce n’était pas aussi « trendy » à pratiquer que maintenant.
Je faisais partie d’un studio de danse parisien pour des cours de pilates, j’avais alors à l’époque, testé trois cours.
Le premier immersif et folklorique, avec un yogi indien m’avait laissé un mal de dos assez intense et l’idée d’une pratique trop stricte, ennuyante et douloureuse.
Le deuxième avec une prof de yoga française « classique », m’avait plutôt donné envie de rire à l’écoute des indications parfois loufoques de ladite prof : « Imaginez que vous êtes un serpent… », « Visualisez votre pubis », mouais on avait dit hippie non ?…
Le troisième, un cour de yoga bikhram, en plus de me laisser de marbre, m’avait donné chaud, très chaud…
Des pratiques variées donc, mais qui, sans m’avoir dégoutée, ne m’avaient pas non plus convaincue, ni finalement donnée envie de persévérer.
Et à bien y réfléchir maintenant, aucun de ces cours et profs n’avaient vraiment eu la démarche de m’expliquer le principe du yoga, de m’en faire ressentir ses bienfaits… ou bien (et c’est possible) je n’avais pas été assez réceptive.
J’en étais donc restée avec l’idée que ce n’était pas pour moi…
Il m’a fallut plusieurs années avant d’y revenir, huit très exactement (ce que je ne savais pas c’est qu’en réalité les postures de yoga sont présentes dans les échauffements et étirements de quasiment chaque sports, donc en fait le yoga ne m’a jamais quitté, mais ça, est une autre histoire J).
Et d’ailleurs, le yoga est revenu dans ma vie par la petite porte.
Tout d’abord par pratique de quelques salutations au soleil pour l’échauffement d’un autre sport (tiens, c’est ça finalement le yoga ?), puis via des lectures et enfin grâce à mon associée Claire mordue de la discipline, et qui m’a finalement convaincue de redonner sa chance au yoga.
Le retour n’a pas été si simple, car au delà de l’envie et de la disponibilité, je me suis rendue compte qu’il était fondamental de trouver LE bon cours de yoga, voir même LE bon prof, celui qui VOUS correspond.
Et oui, car les formes de yoga et les professeurs qui les enseignent étant très nombreux, s’y retrouver est parfois ardu.
Donc, premier essai, pas trop mal mais sans plus. Le cours était construit davantage sur une optique de gym douce pour retraités que sur les principes yogis. Séances où j’avais d’ailleurs l’impression de perturber la prof. Je m’explique. Sans être une championne du yoga, de part mon âge forcément plus jeune, mon exécution des postures demeure malgré tout plus aboutie que le reste des participants, notamment question souplesse et j’avais alors le sentiment de gêner quelque peu la professeur dans le rythme et l’atmosphère qu’elle souhaitait donner à ses cours. Les séances me laissaient donc un sentiment d’inachevée.
Deuxième essai, vraiment une prof comme je voulais. Il s’agissait de cours de yoga vinyasa, avec une prof qui corrigeait les postures et qui me poussait enfin à mieux faire, mais malheureusement des horaires impossibles à tenir. Peu de séances mais qui ont eu au moins le mérite d’attiser mon intérêt. Et oui le yoga pouvait aussi être intense.
Et puis, j’ai déménagé, à Montreal et j’avais décidé de ne pas lâcher cette étincelle que j’avais commencée à percevoir en France.
Sans trop savoir ce qui m’attendais je me suis inscrite à côté de chez moi (oui parce que quand on a la perspective de sortir dehors par moins 30°C sans voiture, le plus près reste la priorité) à deux cours de tsomo yoga par semaine. Le tsomo yoga étant un mélange de postures de Hatha Yoga et d’exercices de respirations et de mouvement plutôt dans la mouvance du taï chi.
Et là, bingo cette fois c’est le bon.
C’est du vrai yoga, postural, intense, duquel on ressort un peu vidée parfois, mais plus légère à chaque fois. Des séances de yoga pendant lesquelles la prof ne dispense pas uniquement un enseignement physique, elle nous explique la véritable philosophie du yoga, les principes de la respiration pendant les postures et cette fois-ci je comprends vraiment ce que je fais là. A tel point que même enrhumée, je ne rate pas les cours.
Le yoga pour moi (et l’approche du professeur dont on suit l’enseignement) permet d’unifier corps et esprit. La pratique régulière aide à calmer un mental toujours en action, en réflexion, d’apaiser le moulin interne de nos pensées.
Et ce qui est surprenant et peu aisé à expliciter, c’est qu’une fois que l’on a intégré que le corps était aussi essentiel que nos idées ; que les deux devaient être en harmonie, le vrai éveil de la conscience peut alors commencer et cela sans que, contrairement à ce que l’on pourrait croire, fasse (trop) réfléchir à mauvais escient.
J’ai également compris que la pratique du yoga était fondamentalement « intime » et personnelle.
J’ai aussi pu observer via les corps des autres participants, la façon dont ils entrent dans leurs postures, quelles étaient leurs énergies, leurs météos internes, illustrant au passage cette fusion corps et esprit intrinsèque à chacun.
J’ai enfin intégré le fait (même si on me l’avait déjà dit avant :-)), que nous avons trop tendance à vivre dans nos têtes, à être uniquement dans le mental au détriment de la vie de notre corps. Corps, dont nous n’écoutons pas toujours les signaux ou ce qu’il exprime par ses douleurs, ses inconforts, ses formes (généreuses ou pas)..
Le yoga ne m’a pas ouvert un chemin, mais il lui en donne un nouveau sens, un nouveau paysage.